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Revue de presse
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ZURBAN : Dans la fêlure du rétroviseur

« Elle joue de l’humour en virtuose et l’on rit souvent des aventures et mésaventures de son héroine… Ses mots possèdent la justesse et l’angoisse d’un regard de Buster Keaton, au-delà du sourire, ils froissent le cœur et l’âme. »

Fabrice Lanfranchi dans Zurban (13-19 juin 2001)

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Zurban 13-19 juin 2001

LE MATRICULE DES ANGES : Désir d’espérance

C’est une voix douce, claire, qui chuchote, s’émerveille, se moque et se désespère un peu. Une voix au timbre juste, qui se méfie des grands éclats. Dans le sillage de son premier livre À contre oubli (La Fontaine aux Loups, 2000), Anne Brunswic poursuit sa conversation avec elle même en quatorze courtes nouvelles, autant d’images happées en plein vol pour « explorer les zones d’ombre, de troubles, d’opacité » de ces « moments que tu as vécus, traversés en tout cas c’est indéniable mais que tu serais bien en peine de justifier ».

On pourrait prendre à l’auteur une jolie expression pour qualifier ces mini aventures ici recensées : des brouillons de l’existence. Autant dire que l’âme compte ses bleus, et le corps ses désirs. Les hommes (et les amants) ont la part belle dans ce recueil, à défaut d’être à leur avantage. Imposture, hypocrisie ou mensonge, la gent masculine défile dans une savoureuse galerie de portraits où « l’orgasme de Monoprix » tient une place de choix parmi « ce carnaval des amours déçues ». Mais Anne Brunswic n’est pas dupe de son désenchantement, et n’oublie pas de rire d’elle même. La liberté serait à ce prix ? Jouirait elle de sa propre faiblesse ? La grimace se fait ainsi tendresse, malgré ses illusions de jeune fille qui chantait un autre temps la révolution.

Ces blessures secrètes, ces histoires qui ne tournent pas comme il faut, Anne Brunswic a l’art de les dérider, toujours avec une pudeur renversante, et le clin d’œil en bandoulière. L’acuité de son regard, la musicalité de son écriture, la limpidité de son propos éclairent finalement les recoins d’une fraternité qu’elle désespère de ne plus pouvoir partager. N’oublions pas aussi ses qualités de conteuse. La nouvelle intitulée Faux pas, qui narre une randonnée estivale dans le Tyrol soudainement enneigé, est un joyau taillé sur mesure.

Philippe Savary dans Le Matricule des Anges n°36 (15 septembre 2001)



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